Origines historiques de la théorie des signatures
La théorie des signatures remonte à l’Antiquité, mais elle a été formalisée et popularisée par des penseurs européens du Moyen Âge et de la Renaissance. Le médecin suisse Paracelse (1493–1541), figure emblématique de l’alchimie et de la médecine, fut l’un des principaux promoteurs de cette idée. La doctrine des signatures a profondément marqué la médecine pendant près de deux siècles. Cette théorie intrigante nous invite à explorer une connexion intime avec la nature, en particulier avec le règne végétal.
Que nous révèle une plante à travers son parfum, sa structure, son habitat, ou même son tempérament ? Ces caractéristiques deviennent autant de pistes pour comprendre son essence et ses vertus thérapeutiques. Les plantes tinctoriales, tout comme leurs consommateurs médicinaux, possèdent également des formes, des habitats et des comportements qui méritent un regard attentif.
Exemple : La vipérine commune illustre parfaitement cette idée. Ses traits rappellent ceux d’une vipère : sa tige marquée de taches évoque la peau du serpent, ses fleurs à lobes inégaux ressemblent à la gueule de l’animal, et son style blanc suggère une langue bifide. Elle était ainsi traditionnellement utilisée pour soigner les morsures de serpent.
De même, le latex jaune de la chélidoine, rappelant la couleur de la bile, expliquait sa réputation dans le traitement des ictères.
Découvrez les plantes tinctoriales sous un nouveau jour, en les observant avec cette perspective empreinte de symbolisme et de nature curative.
Le ginseng
Les trois aphrodisiaques les plus populaires vendus en Orient doivent leur prétendues propriétés à la bien nommée « théorie des signatures« , une ancienne croyance qui établit que la forme, l’analogie d’aspect, de comportement, de couleur ou le matériau à l’origine d’un « médicament », d’une plante, déterminerait ses vertus thérapeutiques. Ainsi, la corne de rhinocéros, le bois de gazelle, et les racines de ginseng avec leur forme phallique (ou dans le cas du ginseng biscornu avec ses bouts de racines attachées, sa ressemblance avec le corps humain se terminant par un phallus) sont tous estimés être de puissants agents de virilité.
L’Amla ou groseille indienne
L’Amla, ou groseille indienne, est un super-aliment reconnu non seulement pour ses bienfaits sur la santé générale, mais aussi pour ses vertus capillaires remarquables. Utilisé depuis des siècles dans la médecine ayurvédique, il est prisé pour ses propriétés nourrissantes et revitalisantes.
Tout d’abord, l’Amla est riche en vitamine C et en antioxydants, ce qui aide à renforcer les follicules pileux et à prévenir la chute des cheveux. Sa richesse en nutriments favorise également une meilleure circulation sanguine au niveau du cuir chevelu, stimulant ainsi la croissance des cheveux.
De plus, l’Amla possède des propriétés antibactériennes et antifongiques qui contribuent à maintenir un cuir chevelu sain, en réduisant les problèmes tels que les pellicules et les irritations. Cela crée un environnement optimal pour des cheveux sains et forts.
Les colorations en poudre contenant de l’Amla sont bienfaitrices de la santé du cuir chevelu des cheveux et du bulbe capillaire par son action anti-oxydante. C’est un bon moyen d’entretien pour garantir une éventuelle fatigue et par voie de conséquence, une chute de cheveux.
Le Campêche
Le bois de campêche, extrait d’un arbre tropical, est reconnu non seulement pour sa couleur riche et sa durabilité, mais aussi pour ses nombreuses vertus capillaires. Utilisé depuis longtemps dans la médecine traditionnelle et la cosmétique, ses bienfaits sont intéressants pour la santé des cheveux.
Il doit son nom au port mexicain de Campeche d’où son bois, recherché pour ses propriétés tinctoriales, qui était embarqué pour l’exportation, au XVIIe siècle.
Le campêche se distingue par son bois très dur et très lourd de couleur sombre (Haematoxylum signifie « bois de sang ») et par sa sève de teinte rouge foncé. La substance colorante extraite de ce bois est appelée elle-même, par métonymie, campêche ou hématine.
De par sa couleur, il était utilisé en tisane pour soigner les infections. Là ou « la saignée » était utilisée en Europe, l’autre continent savait étudier la forme de la racine, sa couleur interne, son habitat et son environnement.
Le Curcuma
Le curcuma, cette épice dorée connue pour ses propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, possède également de nombreuses vertus pour les cheveux. Utilisé depuis des siècles dans la médecine traditionnelle, il est apprécié pour sa capacité à favoriser la santé du cuir chevelu et à renforcer les cheveux.
Il est dans la théorie des signatures utilisé pour la guérison du foie car sa couleur est celle de la bile. Sa forme oblongue ou elliptique, lancéolée, est alternée et répartie en deux rangées. Dans la tradition, le chiffre deux étant associé à la naissance d’un troisième élément vivant, cette épice est utilisée depuis toujours pour la longévité de la vie.
Les cultivateurs distinguent la partie centrale du rhizome, appelée curcuma-mère, des « doigts » qui partent de cette racine centrale. Le curcuma-mère est davantage utilisé pour ses vertus médicinales, alors que les « doigts » sont plutôt consacrés aux usages alimentaires.
Cette distinction des « doigts » mariée à la couleur orange est donc associée à la tonicité et la survie. C’est aussi la couleur de la robe des tibétains et de la sagesse.